Patanjali était un philosophe et psychologue qui a codifié le yoga.
Les Yoga-Sûtra, sont des enseignements complémentaires à la philosophie du Samkhya.
Nous y retrouvons un raisonnement qui nous permet de comprendre les modifications et les transformations de l’être, de nous faire réfléchir sur nos certitudes ainsi que les moyens pour arriver au déconditionnement de nos pensées afin de développer notre discrimination et mettre un terme à notre ignorance.
Le texte est composé de cent quatre-vingt-quinze aphorismes.
Ces figures de styles sont réparties en quatre parties.
Le samâdhi Pâda, la vraie nature du yoga.
L’auteur expose dans ce chapitre le but du yoga.
Les obstacles que nous pouvons rencontrer et les moyens pour les surmonter et d’atteindre le samâdhi.
Il y explique la nature du mental.
« Yoga citta-vritti-nirodhah »
Le yoga est la cessation de l’identification avec les fluctuations du mental.
La sâdhana pâda, le chemin spirituel
Patanjali y décrit les sources de la souffrance humaine, les différents Kléshas.
La notion de Isvara est introduite.
Nous retrouvons deux formes de yoga dans ce chapitre qui n’en forment en réalité qu’une seule:
Le Kriya-Yoga, le yoga de l’action qui est défini par Tapas, svâdhyâya et
Ishvara pranidhâna et l’ashtânga-yoga, une «méthode» qui permet d’accéder à l’état de Yoga, l’unité.
Elle est constituée de huit parties, Ashta signifie huit et Anga, branches:
1) Les Yama, c’est à dire les refrènements qui ont pour but d’apaiser notre nature
Cinq Yama sont exposés:
* Ahimsa, la non-violence
La non-violence en actes et en pensées vers toutes créatures.
Dans la pratique d’une âsana, ne pas violenter le corps pour obtenir la réalisation d’une posture.
* Satya, la vérité.
Dire les choses telles quelles sont, ne pas nuire en parole.
Être vrai avec Soi.
Si une personne dit toujours la vérité, il lui arrivera un moment où tout ce qu’elle dit arrivera.
Par ailleurs, ne pas perdre de vue que la parole est créatrice…
* Asteya, le non-vole.
Ne pas recevoir de bien sans contrepartie que ce soit matériel, intellectuel et spirituel.
Voler se produit quand nous désirons quelques choses qui nous est pas destiné.
Cette attitude développe l’avidité.
Nous désirons toujours plus et nous ne sommes jamais satisfait.
Ne pas voler c’est accomplir les actes avec désintéressement.
* Brahmacarya la modération, l’abstinence.
Utiliser son énergie de manière modérée.
C’est à dire comment se servir de son énergie de façon qualitative plutôt que quantitative.
La modération permet un rapport harmonieux avec l’énergie animant le corps sous différentes formes, sur le plan physique par toutes les actions et au niveau subtil par la pensée.
Étymologiquement Brahmacarya signifie se diriger vers Dieu.
Cela implique la chasteté, le dépassement des plaisirs physiques pour favoriser l’évolution spirituelle.
* Aparigraha, la non-convoitise.
Ne pas acquérir de bien plus que nécessaire.
Plus nous possédons plus nous créons de l’avidité et la peur de perdre l’acquis.
Le mental ainsi préoccupé nous place dans l’ignorance et nous éloigne du véritable sens de la vie.
2) Les niyama, les disciplines et la relation à Soi.
* Saucha, la pureté du corps physique et aussi au niveau du psychique.
Elle se trouve dans ce que tous ce que nous ingérons sur le plan alimentaire et aussi par ce que nous regardons, entendons …
* Santosha, le contentement.
Être équanime dans nos actions face aux événements qu’ils soient heureux ou malheureux.
Accueillir ce qui se présente comme un enseignement.
* Tapas, l’effort, la discipline de vie.
Il est aussi traduit par «l’ascèse».
Cela signifie prendre soin du corps et de l’esprit et évincer tout ce qui pourrait contrarier l’évolution spirituelle.
Par les disciplines régulières, constantes , dans son quotidien, identifier tous les éléments inutiles et nuisibles afin de de les éliminer et élever la conscience d’Être.
* Svâdhyâya, l’étude des textes et de soi.
Svâdhyâya est présenté comme, dans le verset II-1 comme l’un des trois principaux outils du Kriyâ Yoga de Patanjali, avec la pratique constante, tapas et L’abandon au Seigneur, Isvara-pranidhpana.
Le fait de devenir conscience de ce que nous ne sommes pas, nous rend de plus en plus conscient de ce que nous sommes vraiment, Isvara.
L’étude des textes nous guident vers ce que nous sommes en réalité.
Svadhyaya représente la récitation des textes transmis par la tradition, reconnus porteurs de Sagesses puisque révélés par Isvara et la réflexion sur soi à partir de ces textes.
Ainsi, la récitation et l’étude assidue des Yoga-sûtra permettent une vision plus fine de soi-même et de la vie.
* Isvarapranidhana, la dévotion au seigneur.
Ce sutra nous demande de cultiver la foi et de résister au découragement notamment sur la voie empruntée qui est difficile.
La dévotion est présentée au premier chapitre comme l’un des moyens dpour atteidre l’état d’unité, l’état de Yoga
3) L’Âsana, la posture.
«sthiranukham asanamII-46
L’âsana est définie comme ferme, stable et aisée afin de la tenir longtemps ;
Elle associée à des bandhas et mudras.
A l’origine l’âsana est à la posture assise.
Elle est une introduction à d’autres pratiques plus intérieures du yoga, préparant le corps et l’esprit pour le contrôle du souffle et de la méditation.
4) Pranayama, la maîtrise du souffle
Le prânayâma est la clé du Yoga
Le prânayâma est enseigné lorsque le posture est maîtrisée afin de diriger le flux du prâna vers un endroit particulier dans les différents corps.
5) Pratyahara, le retrait des sens.
Dans un premier temps prendre conscience de vers où nos cinq sens nous entraînent pour pouvoir ensuite les refréner et les maîtriser.
Les sens sont comme un miroir: tournés vers l’extérieur ils reflètent le monde des formes, tournés vers l’intérieur, ils reflètent la lumière pure sans forme, le Soi.
Vibhûti Pâda, les propriétés et les pouvoirs.
6) Dhâranâ, la concentration.
C’est l’art de la concentration.
Elle comprend toutes les techniques qui impliquent la fixation de l’esprit, durant un certain temps, sur un objet, qu’il soit physique comme un objet, ou subtil comme sur un des cinq sens et aussi sur une pensée, un sentiment, une émotion particulière.
7) Dhyana, la méditation.
Dharana nécessite un effort car le mental erre continuellement.
L’état de méditation, dhyana, commence lorsque la concentration devient aisée.
L’état méditatif est acquit quand la concentration est maîtrisée.
Une fois la concentration bien établie, le pratiquant entre en méditation.
8) Samadhi , la réalisation.
Cela signifie absorption cognitive.
La méditation va au delà de l’absence d’effort.
A la suite de la concentration, la méditation se prolonge, elle conduit au samadhi.
C’est l’intégration complète avec l’objet de la méditation.
La distinction entre le sujet, l’objet et leur relation disparaît.
Samadhi c’est le retour de l’esprit au silence originel, à l’état d’unité.
C’est le but ultime du Yoga.
Kaivalya pâda, La libérté absolue.
Ce terme signifie détachement de tous les liens, la libération et l’authentique réalisation de Soi.
Patanjali, décrit dans ce chapitre l’évolution du psychisme humain et l’ultime état: la libération absolue.
Il traite aussi de l’influence d’un être libéré sur les autres et définit avec précision la situation dans laquelle il se trouve.
Venez pratiquer avec nous et prenez rendez-vous.
Sources : Les Yoga-sûtra de Patanjali de Marshall Govindan / Les Yoga-sûtra de Patanjali de Bernard Bouanchaud– enseignement Swami Veetamohananda