
Qu’est ce qu’une Sadhana ?
La sadhana est un cheminement spirituel, une pratique qui induit une notion d’effort.
C’est un engagement avec nous-même, qui permet de développer le meilleur de nous pour nous réaliser pleinement.
Le grand sage Patanjali développe dans le second chapitre des Yoga-Sûtra le Sâdhanapâda, La voie de la réalisation.
Ainsi il nous invite à l’étude Soi, Svadhyaya.
Svadhyaya signifie également étude des textes sacrés.

Svadhyaya l’étude de soi est une démarche qui fait partie du yoga de l’action, Kriya Yoga. Elle permet d’éliminer les Kleshas, les souffrances relatives à la vie humaine.
Cette démarche s’accompagne de Tapas, c’est à dire une pratique ardente régulière, nous y retrouvons la notion d’effort de hatha yoga et de Isvhara-pranidhâna, l’accueil de ce qui se présente, l’humilité, la patience, l’abandon.
Notre souffrance provient de l’identification avec nos pensées.
Un flot incessant qui nous disperse dans nos activités engendrant le désir d’un résultat de ces actions.
Le mental est un outil qui nous est nécessaire pour être en contact avec le monde extérieur, pour communiquer.
Il nous est impossible de faire cesser nos pensées.
Cependant il nous est possible de les observer et de les maitriser.
Lorsque le mental nous dirige il nous entraine vers toutes sortes de souffrance.
Si nous nous observons et nous nous étudions, nous pouvoir voir que nous sommes souvent dans la réaction, dans les automatismes et les habitudes de faire.
Être constamment dans la réaction entraine une perte d’énergie, nous nous épuisons, développant de l’agitation, de la fatigue physique et psychique.
Nous pouvons observer également que nous sommes souvent dans l’action dans le but d’un résultat, et ce résultat est régulièrement insatisfait, désirant encore d’autres choses.
Dans cet état, nous ne pouvons développer le moment présent et ces insatisfactions naissantes, accumulées, engendre toujours plus de désir de faire et de colère.

Photo Barunpatro
Dans la Baghavad Gîta, Krishna enseigne à Arjuna:
« Celui qui sait voir l’inaction dans l’action et l’action dans l’inaction, celui-là est sage entre les hommes; tout en agissant sans restriction, il reste fidèle au yoga.
Celui qui, quoi qu’il fasse, n’obéit jamais au désir ni à un calcul d’espérance, les gens sensés le considèrent comme un sage dont les actions sont brûlées au feu de la connaissance.
Indifférent au fruit de l’action, toujours satisfait, libre de toute attache, si affairé qu’il puisse être, en réalité il n’agit pas. »
Lorsque nous sommes dans l’après et dans l’attente d’un résultat nous ne pouvons profiter des instant présents.
Nous passons à coté de l’enseignement que nous offre la vie.
Tandis que quand nous mettons en place une sadhana, nous développons une prise de recule.
Nous apprenons à nous pauser, à observer les pensées, les préoccupations.
Nous ne sommes plus dans la réaction.
Nous mettons l’action au cœur de nos actes, engendrant la conscience de chaque instant et le discernement.
Nous allons à l’essentiel ce qui permet de placer l’action juste au moment juste.
Commencer sa journée par la mise en place d’une sadhana fait croitre notre créativité, nous liant directement à notre Être profond et éliminant l’identification avec le monde extérieur.
Ancrés dans ce que nous sommes réellement nous aide à trouver une stabilité, une certaine fermeté lors des situations difficiles.
Il est vrai qu’il est difficile de se pauser, de s’assoir et de méditer.
Cependant nous y avons tous accès et nous pouvons trouver une méthode qui permet à chacun de nous de mettre en place sont temps personnel spirituel.
Cela peut passer par une pratique d’âsana comme la salutation au soleil qui nous guide sur l’accueil de la journée, des évènements.
Ou/Et encore à travers des exercices de Pranayama, des respirations comme la respiration yogique qui permet de calmer le système nerveux et aide à nous connecter à notre intérieur.
Il y a aussi différentes techniques de méditation, dhyana en sanskrit: La conscience placée sur le souffle, la récitation d’un mantra, une méditation guidée.
Lorsque le temps nous le permet nous pouvons associer ces trois pratiques.
A chacun sa mesure il est tout à fait possible de pratiquer une sadhana.
Le plus difficile est de développer la force mental et de faire de notre pratique spirituelle une une habitude de vie.
SOURCES: Bhagavad-Gîta – Yoga-Sutra – Enseignements de Swami Veetamoananda.